Livre La Leçon de lutte de François le Bordelais (Tome 1)
Présentation du livre
François le Bordelais est le pseudonyme de Paul Levacher, né en décembre 1849 et mort en janvier 1933. Professeur et arbitre de lutte qui publia deux traités.
Dans ce premier traité de 72 pages, il nous livre les bases de la lutte telle qu’enseignée au tout début des années 1900.
Livre en noir et blanc avec 53 illustrations bien visuelles.
Table des matières
AVANT PROPOS
LA LUTTE FRANÇAISE ET SES RÈGLES
LE SALUT
LA GARDE
LE PONT
LA CEINTURE DE DEVANT
PARADE DE LA CEINTURE DE DEVANT
LE TOUR DE BRAS
PARADE DU TOUR DE BRAS
LE BRAS ROULÉ
LA CEINTURE DE DERRIÈRE
PARADE CEINTURE DE DERRIÈRE
LE TOUR DE TÊTE
PARADE DU TOUR DE TÊTE
LE TOUR DE HANCHE
LA CEINTURE À REBOURS
PARADE DE LA CEINTURE À REBOURS
COUPS A TERRE
L’ART DE LA LUTTE
MENTIONS LÉGALES
Extrait du livre
AVANT PROPOS
Comme la lutte pour la vie, la lutte pour l'amour de l'art et de l'athlétisme, la lutte à mains plates remonte à la plus haute antiquité.
Je passe l'époque du déluge, et j'arrive au siège de Troie.
Là, des rois eux-mêmes n'hésitent pas à se disputer le prix de la lutte en présence de leurs soldats. Le sage Ulysse et le bouillant Ajax se mesurèrent devant l'armée grecque aux jeux solennels donnés en l'honneur de Patrocle.
Homère a conté dans /Iliade cette lutte épique terminée par un partage de prix ex-aequo. Ulysse et Ajax luttèrent vraiment « à bon », tirèrent réellement « la bourre », s'abstinrent de « Faire du chiqué ». ...Que leurs mânes me pardonnent ces expressions familières !
À Rome, la lutte fut en honneur dans les jeux du cirque.
Le soldat Maximin, Goth d'origine, qui terrassa, paraît-il, les plus forts athlètes de son temps, devint empereur romain. Aujourd'hui, nous avons les Rois... du tapis.
Dans la lutte moderne, on tend de plus en plus, même entre professionnels très entraînés, très endurcis, à éviter tout ce qui peut causer un accident.
« François le Bordelais » aura contribué, pour sa bonne part, à ce mouvement en faveur d'une réglementation meilleure de la lutte.
Déjà, pendant l'été de 1898, il avait pris l'initiative de la protestation suivante, signée par beaucoup de lutteurs connus : Nous, soussignés, ne reconnaissons pas dans la lutte française les bras retournés, les prises de doigt, en un mot tous les coups employés spécialement dans la lutte dite américaine.
Un mouvement s'accentua aussi, par la même occasion, contre certaines parties de la lutte turque, et contre quelques autres pratiques de lutteurs étrangers.
François eut de bonne heure le feu sacré de la lutte. Comme moyens physiques, il a particulièrement une souplesse, une agilité exceptionnelle, et d'autre part, il a eu comme l'intuition de la lutte dans ce qu'elle a de plus varié, de plus savant. Il commence à ne pouvoir plus suffire au nombre croissant de ses élèves, surtout depuis les récents championnats, qui vont peut-être nous valoir autant d'amateurs de lutte que dans le Midi.
Comme démonstrateur, impossible de montrer, entre autres qualités, plus de légèreté de touche que François. Et c'est précieux dans un sport où un commençant pourrait appréhender quelque mouvement involontaire un peu dur de son professeur.
François a compté et compte des élèves de tout âge, des enfants et des hommes dépassant, la soixantaine. Avec tous, il a réussi, sans le moindre accident, à obtenir des résultats qu'ils n'espéraient pas, soit comme vigueur, soit comme souplesse. Tous apprécient, grâce à lui, un exercice qui a évidemment l'avantage hygiénique, outre son attrait sportif spécial, de faire travailler des muscles que n'exercent pas d'autres sports. Il fait travailler en somme toute la machine humaine.
Et, avec un enseignement pondéré, sagement progressif, varié suivant les sujets, autrement dit les élèves, il donne d'excellents résultats. Ajoutons que François s'occupe de gymnastique médicale et de boxe.
Un dernier détail biographique : François le Bordelais... est né à Orléans, et s'appelle Paul... Paul Levacher. Ainsi s'écrit l'Histoire. Le Midi, patrie de tant de lutteurs émérites, avait revendiqué comme sien Paul Levacher, qui était digne d'être Bordelais ou Marseillais.
Sa méthode, François le Bordelais — conservons-lui son nom de guerre — l'expose en peu de phrases ; mais le texte est complété par de nombreux dessins à la fois documentaires et artistiques qui forment une parfaite « leçon de choses », en décomposant chaque coup.
Aidé par sa compétence personnelle d'amateur distingué du sport, l'excellent artiste M. Lefort des Ylouses a dessiné les illustrations de ce livre.
Emile André.
LA LUTTE FRANÇAISE ET SES RÈGLES
La lutte est le plus ancien des exercices ; elle est l'image du combat de l'homme, n'employant que ses armes naturelles, pour réduire un adversaire à merci.
Chez tous les peuples et dans tous les temps la lutte a existé, avec des règles et des usages différents. Dans la lutte française, dont nous nous occupons uniquement, il s'agit de mettre son adversaire à terre sur les deux omoplates avec un temps d'arrêt.
Les coups ne sont permis que de la tête à la ceinture : ainsi les crocs-en-jambe sont défendus comme les prises de jambe avec les bras. On ne doit pas non plus employer la douleur comme moyen, ainsi que cela a lieu avec les torsions de poignet, les colliers de force, les retournements de bras et autres coups du même genre qui sont permis dans la lutte américaine.
Plusieurs de nos professionnels, qui sont allés cueillir des lauriers dans le Nouveau Monde, en ont rapporté ces pratiques. Elles ont une tendance marquée à s'introduire chez nous. Espérons qu'une réglementation sévère nous ramènera aux vraies traditions de la lutte française.
LE SALUT
Pour le salut, les lutteurs s'avancent au-devant du public et s'inclinent, puis ils vont se placer vers le milieu de l'arène, se faisant face à la distance de quelques pas.
Ils se joignent en se donnant la main, passent l'un derrière l'autre et se retournent vivement en garde.
LA GARDE
La garde est la position qui offre le moins de prise aux attaques. Chaque lutteur adopte une garde un peu particulière en rapport avec ses aptitudes. Un homme fort et corpulent sera moins fendu dans sa garde qu'un homme léger et agile.
Pietro tendait volontiers un bras, mais c'était un piège. Si on lui saisissait, il se servait de sa grande force pour vous attirer à lui et vous prendre d'autorité en ceinture. La garde que nous donnons ici nous paraît une des plus correctes et dans une bonne moyenne.
Observation importante. — On doit se mettre en garde à droite comme à gauche et même changer souvent de garde. Cette observation que nous faisons ici, une fois pour toutes, il faut la faire également pour tous les coups, tels que : retour du pont, tour de tête, tour de bras, ceintures, etc., que l'on doit répéter souvent des deux côtés.
LE PONT
Le pont sert de parade dans beaucoup de cas, aussi bien dans les coups portés debout que dans la lutte à terre.
Pour faire le pont, porter la tête à terre, faire la culbute en cambrant les reins et retomber de manière que la tête et la plante des pieds portent seuls sur le sol.
Pour en revenir, ramener vivement le bras droit fléchi en dessous et tourner la jambe gauche par-dessus la droite, le plus près possible de la tête, en s'appuyant sur la main gauche portée à droite.
*** Fin de l'extrait. Page 9 sur 72 ***
Foire aux questions
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