Livre l'Escrime à Travers les Âges & L'Épée ou le Fleuret d'Adolphe Corthey

 

Présentation

 

Réédition originale de deux ouvrages d'Adolphe Corthey, spécialiste de son époque.

Deux livres en un :

1. L'escrime à travers les âges (1898)

2. L'épée ou le fleuret. Étude sur le choix de la meilleure arme pour l'escrime et le duel (1908)
 

  • Police Calibri 12
  • 58 pages

 

Livre broché

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Extrait des premières pages du livre 

 

Préface


Il est probable que personne avant M. Ernest Nolier n'avait encore eu l’idée de présenter l'escrime ancienne sous la forme de tableaux vivants.

Il y a quelques années. il avait chargé son ami M. Gorthey de faire les recherches nécessaires, de rassembler les matériaux et de créer les jeux.

Et ce fut sous la direction de celui-ci, aidé par MM. Vavasseur et Roulez, qu'eut lieu la représentation de l’Assaut historique dans le cirque aujourd'hui détruit de la rue de Benouville.

L'étude ci-après est à la fois le résumé des travaux préliminaires nécessités par cette représentation el la reproduction vivante et colorée des tableaux représentés.

En 1894 d'abord, en 189S ensuite, la Société d'Encouragement dont le président, M. de Villeneuve, est toujours à l'affût des choses qui intéressent les armes, reprit l'idée d'une séance d'escrime historique.

Et ce travail, qui était le résultat du premier assaut, servit de base aux deux derniers dont l'un donné au Grand- Hôtel et l'autre au Cirque d'Etc., obtinrent un succès immense.

Il faut ajouter qu'une vingtaine de tireurs consommés ri amateurs du bel art des armes se dévouèrent tout entier à l'entreprise.

Ils en furent récompensés par les applaudissements de la foule et aussi par l'empressement que l'an montra partout à reproduire ces assauts historiques, et en Belgique, et en Angleterre, et en Suisse, et en province.

Du reste, dans le monde des armes, on n'a pas oublié les acteurs de ces joutes de l'épée qui avaient été réglées comme de véritables drames et les noms de MM. de Saint-Chéron, Andrieu, Bruno de Laboric, comte d'Oyley, J. Joseph- Renaud, Lécuyer, Bottet, Weber-Halouin, Georges Bureau, Salusse, de Murat, comte Gollarni, Léon Tissier,  Lustgarien, Sulzbacher, Moreau-Dalmont, Lucien Leclerc, Gabriel et Mme Gabriel sont entièrement restés dans la mémoire de la plupart des spectateurs.

Mais l'étude publiée n'aura pas seulement pour résultat de rappeler le souvenir de ces belles soirées, elle pourra être utile à l'amateur autant qu'au professeur.

Un résumé de l'escrime dans le passé, à travers les âges, et qui portai non seulement des tableaux pris sur le vif' des choses mêmes que doublerait un aperçu historique sur les armes et la façon de combattre, était, je crois, un travail à tenter.

M. Corthey dont je m'honore d'être l'ami avait, de sa plume alerte, écrit déjà l'histoire de L'Épée qui fait immédiatement suite à cette introduction.

J'avoue que son magnifique travail pouvait se passer de ma modeste collaboration, mais obstiné comme il convient un homme de raison, je dus céder et accepter la tâche, ô bien douce et bien agréable, de donner une tête au sujet déjà traité. Ce qui veut dire qu'à la toile peinte par l'aîné, le jeune devait y faire un cadre selon ses vues, ses connaissances en armes.

Et j'ai accepté pensant que c’était servir les armes que d'en propager le goût par l'étude.

Le maître d'armes étudie si peu aujourd’hui la profession est tant courue, le régiment lâche tant de prévôts ou maîtres illettrés, inaptes souvent à toute conception, que j'en suis à me demander si l'escrime durera, se perpétuera, ainsi que les autres avis.

Dans le choix d'un apprenti maître d'armes, il faudrait, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, rechercher d'autres qualités qu'une parfaite agilité.

On a tant de fois prouvé qu'une machine plus ou moins bien construite n'était dangereuse que pour l'homme qui n'en connaissait pas l'usage, que je croirais abuser de mes lecteurs à dépeindre un tireur supérieurement souple, mais absolument privé de raison, s'escrimant contre un être pensant, sachant combiner et mesurer le temps, il ait hors de doute que ce dernier l'emporterait.

Et c'est pour toutes ces raisons ayant trait à l'enseignement des armes, au pourquoi de ceci ou de cela, que j'estime qu'une étude succincte de l'arme, suivie d'un rapide historique des coups employés par les anciens ne passera pas inaperçue de l'homme d'armes, amateur ou professeur.

HENRY DE GOUDOURVILLE.

Livre 1

L’escrime à travers les âges


Chapitre I


L'escrime, si l'on prend le mot d'une façon très générale, date du jour où deux hommes se sont disputé quelque chose, la belle Hélène ou… un plat de lentilles.

Les ongles, les dents, les pieds, les poings, la tête furent assurément les premières armes. Certains rôdeurs de barrières de nos villes modernes procèdent encore comme l'homme primitif.

Les pierres, les bâtons, les massues ne viennent que plus tard. Ils sont déjà l'indice d'une certaine civilisation. Et le philosophe pourrait juger la société bien plus sûrement d'après la manière dont elle se bat que d'après la façon dont elle s'habille.

Le casse-tête est, sur ce point, plus instructif que la culotte. À l'égard de l'escrime de l'épée en particulier, bien que l'arme soit déjà ancienne, l'art de s'en servir est presque aussi récent que la science du piano.

Les preux chevaliers ne connaissent pas plus l'un que l'autre. L'épée était pour eux uniquement un instrument un peu plus maniable que la lance, mais voilà tout.

Au point de vue de la défense, ils se contentaient de se blinder comme des navires à éperon. Plus semblable à la tortue marine qu'au lion du désert, il ne s'agissait pour eux que d'être capables de recevoir des coups qui ne fissent pas trop de mal.

Et le plus grand guerrier était celui sur lequel on pouvait frapper sans résultat le plus fort et le plus longtemps.

En définitive son adresse ne valait pas celle de son armurier, sa vaillance était affaire de bonne fabrication, et il se revêtait de son courage comme d'une chemise.

Il faut ajouter que c'était déjà d'Allemagne que venait cette sorte de courage qui se portait sur le dos. Car le complet de mailles rembourré a été probablement revêtu pour la première fois par les Normands.

Aussi Walter Scott, dans le Connétable de Chester, nous montre les chevaliers de cette nation raillés par les fantassins gallois qui, revêtus d'une simple blouse de toile, combattaient ainsi des adversaires couverts d'une carapace d'acier.

Il faut avouer que cette carapace rendait quelquefois de bons services. A Bouvines. Philippe-Auguste lui dut son salut jeté bas de son cheval, piétiné et transformé lui-même en champ de bataille comme Sancho dans l'île de Barataria, il s'en tira sans égratignures.

Mais à Sempach elle joua un bien vilain tour au duc d'Autriche et à ses harons.

Après le combat, quelques centaines d'entre eux furent ramassés par les Suisses leurs vainqueurs.

Ils n'avaient aucun mal, à cela près qu'ils étaient morts. Renversés sur le dos, ne pouvant se relever, et resté ainsi en plein soleil d'été, ils avaient péri étouffés comme de gros hannetons.

Entre parenthèses, ces aventures permettent de supposer que ces héros si prudents étaient moins forts que la légende ne le dit et que le bon bourgeois ne le croit.

Si l'on en juge par les armures exposées au Musée d'artillerie, nos épaules de simples gymnastes sont autrement puissantes que ne l'étaient celles de ces prétendus colosses.

Il faut ajouter que les Suisses de cette époque, comme les Gallois, comme les Écossais des Highlands (autres montagnards), comme les anciens Gaulois, leurs aïeux et les nôtres combattaient la poitrine découverte.
La chevalerie n'était peut-être pas du côté des chevaliers. Quoi qu'il en soit, le premier canon vint changer tout cela. Entre boulet et cuirasse, la partie n'est pas égale.

Et les gendarmes, déjà battus de près par les fantassins vêtus à la légère, tués maintenant de loin par les fantassins munis d'arquebuses, renoncent à la qualité d'enclumes vulnérables et déposent leur ferraille désormais inutile.

D'une part l'infanterie reprend sa prépondérance, perdue depuis les beaux temps de Rome ; de l'autre les combats singuliers suivent la mode des batailles rangées : les adversaires à pied commencent à se défendre avec l'arme d'attaque.

Et l'escrime prend naissance.

De façon, que jusqu'à un certain point, on pourrait dire que c'est le fusil qui a fait l'épée.



Chapitre II


Il nous semble aujourd'hui tout naturel de nous défendre avec l'arme même qui nous sert à attaquer. Cependant cette idée, qui nous paraît si simple, a mis plusieurs siècles à germer dans nos cerveaux.

On n'en a guère eu d'abord que l'intuition.

C'est le moment de parler d'une arme curieuse, gigantesque et terrible, qui apparaît tout à coup, joue un rôle considérable, si l'on en croit les premiers ouvrages d'escrime, puis disparaît comme elle est venue, sans presque laisser de traces.

Il s'agit de l'épée à deux mains.

Ce n'est cependant pas l'épée elle-même qui est inconnue. On en voit au contraire de beau spécimen au Musée d'artillerie, dans presque tous les arsenaux et chez beaucoup d'antiquaires. Ce que l'on paraît entièrement ignorer, c'est qu'il ait existé un art de s'en servir.

Aussi, il la première séance de M. Molier, l'assaut qui eut lieu entre MM. Jeannonet et Boudin, et qui avait été réglé par M. Vavasseur, un amateur également, produisit une sorte d'effarement chez les spectateurs.

Supposons qu'un dompteur quelconque, Bidel ou Pezon, s'avise d'exhiber dans sa ménagerie un megathériûmm ou un ichthyosaurus vivant, et leur fasse faire des exercices variés. L'effet serait à peu près semblable.

En réalité, d'où vient ce mastodonte de l'escrime ? Les Grecs, les Romains, les Cantabres, et plus tard les Francs, en fait d'épées n'avaient que de forts couteaux.
En revanche, on croit savoir que certaines peuplades de la Gaule se servaient de longs glaives qu'ils étaient, paraît-il, forcés de manier à deux mains.

Si ce renseignement est exact, il semblerait démontrer pour les montagnards du centre de la Suisse et les Écossais des Highlands, une origine commune, car c'est chez ces deux peuples, cependant très éloignés l'un de l'autre, que l'on trouve à une époque relativement récente, l'emploi le plus fréquent du grand espadon.

Et celui-ci serait la dernière trace soigneusement conservée chez ces montagnards, de l'arme avec laquelle nos ancêtres les Gaulois, après avoir franchi les Alpes ou traversé l'Europe, battirent les légions romaines en Italie et taillèrent en pièces la phalange macédonienne à Delphes.

Il faut ajouter que les Suisses et les Écossais n'ont pas le monopole exclusif de l'épée il deux mains.

Le glaive de Jacques le Conquérant, conservé au musée de Madrid, en est une preuve. Rabelais fait mention d'une épée de ce genre, et Froissard cite un chevalier anglais qui s'en servait à la guerre à peu près à l'époque de Duguesclin.

Ce qu'il y a de certain, c'est que, dès l'abord, l'escrime de cette arme est aussi complète, que l'arme elle-même est savamment conçue.

Que la lame en soit plate ou à gouttière, ou avec arêtes, ou dentelée, ou en flamme, à bout aigu ou arrondi, et plus large qu'à la base, rien n'est donné au hasard.

Et tandis que la poignée de l'épée ordinaire n'est guère encore qu'une simple croix, celle de la grande épée est munie de défenses qui, non seulement protègent les mains, mais permettent à la personne d'agir utilement dans un corps à corps peu probable, mais possible.

Les auteurs qui s'occupent spécialement de l'épée à deux mains, ou du moins en parlent sont une demi-douzaine.  C'est en 1529, Lebkommer, un Allemand ; c'est, en 1536, Marozzo, un Italien ; c'est l'écrivain anonyme auquel on doit le Joueur d'épée, publié à Anvers c'est Thibaut, c'est Alfieri.

Ce dernier, on le croirait à peine, est contemporain de Molière, et son traité a paru à peu près au moment où le Bourgeois Gentilhomme a été joué.

Il est probable cependant que Hollandais, Allemands ou Italiens devaient l'importation de l'espadon aux Suisses qui après avoir battu les Autrichiens sur le territoire helvétique, les Allemands en Souabe, combattaient les Bourguignons dans le pays de Vaud, les Français et les Espagnols en Italie.

Il n'est pas douteux que, jusqu'aux guerres de Bourgogne, c'est-à-dire de la bataille de Morgarten à celle de Saint-Jacques, ce fut pour les Suisses la principale arme; avec la hallebarde et la « morgenstern » sorte de massue terminée par une pointe, et hérissée d'autres pointes dans sa partie supérieure, toutes trois de longueur à peu près égale, environ deux mètres.

Mais, à partir de ce moment, les troupes confédérées, pour la majeure partie, du moins, adoptèrent la grande pique, et si l'on en croit les règlements et les gravures publiés dans l'ouvrage de MM. de Noirmont et de Mairbot, les Costumes militaires de France, ce furent les lansquenets, imitateurs et concurrents des Suisses qui héritèrent de la grande épée.

Au point de vue de l'escrime, il est regrettable de ne pouvoir mentionner aucun duel authentique à l'espadon.

Cependant Walter Scott, dont les romans sont de l'histoire, pour faire compensation à tant d'histoires qui sont des romans, Walter Scott, disons-nous, décrit dans la Jolie Fille de Perth, et d'après une chronique du XIV" siècle une sorte de rencontre judiciaire plus émouvante à elle seule que tous les duels de Bussy, de Chicot et d' Artagnan réunis. Il s'agit de deux clans rivaux et ennemis irréconciliables, qui obtiennent du roi d'Écosse la permission de vider leur querelle en sa présence, et les armes à la main.

Au jour désigné, trente champions se présentent pour chaque parti, le poignard au côté et la grande claymore dans les mains.

Au signal donné par le roi, qui préside la cérémonie entourée des seigneurs de la cour et du peuple de la ville de Perth, les champions des deux clans se rangent sur trois lignes, chaque homme à quelques pas de son voisin, pour permettre à tous le maniement de leurs lames.

À un second signal, ils se précipitent les uns sur les autres, excités par le bruit des trompettes et la claymore en arrêt. Les coups portés avec ces armes colossales sont si terribles, qu'au bout de quelques minutes de mêlée, le terrain est déjà couvert de sang, de blessés et de cadavres.

Plusieurs ont été décapités. Il y a des têtes fendues jusqu'aux épaules, aux trois quarts détachés de la poitrine. Quelques combattants, dont une main est tombée, séparée du poignet comme par le tranchant d'une faux, tente un suprême effort pour se servir de leur poignard.

Les deux troupes sont diminuées de moitié.

Elles se séparent d'un commun accord pour reprendre haleine. Puis les survivants se jettent de nouveau les uns sur les autres, les blessés aussi tous ceux qui possèdent encore assez de force pour demeurer debout.

Enfin, d'un côté, il ne reste plus que cinq ou six combattant, tous blessés et ruisselants de sang de l'autre un seul, le chef, mais il est sans blessure.

Il essaie de se défendre encore en isolant ses adversaires, comme l'Horace de Corneille, mais, acculé à la rivière qui coule à deux pas, entouré de toutes parts, sa claymore brisée, ne voulant pas se rendre, ne pouvant plus lutter, il fait un dernier bond et se précipite dans le courant, ou il disparaît aux cris du peuple et des vainqueurs, incapables de le poursuivre.

Ainsi finit ce combat renouvelé de celui des Romains contre les Albins.

Seulement, il faut avouer qu'auprès de la chronique contée par le romancier, la pièce de Corneille semble avoir été écrite pour un pensionnat de demoiselles, et que le suprême tragique n'est pas du côté de la tragédie.

Laissant de côté l'histoire et le drame, les récits et les inventions, revenons à l'escrime. Pour l'étude de l'épée à deux mains, c'est surtout à Marozzo qu'il faut recourir. Il est à cet égard, le plus complet des auteurs de l'époque, sinon tout à fait le plus ancien.

Dans son remarquable ouvrage Opera nova 1536, l'escrime de la spadone prend environ le tiers du livre comme gravures ; les deux autres tiers sont consacrés l'étude de l'épée et du bouclier, de l'épée et du poignard, de l'épée et du manteau, au maniement de la pique, de la hallebarde, de la pertuisane et du poignard seul.

L'épée seule, comme dira Saint-Didier plus tard, y tient relativement peu de place, et elle ne fournit qu'une escrime très primitive, réduite à une garde très limite, à une garde moyenne et à une garde basse à peu près notre prime, notre seconde et notre tierce d'aujourd'hui.

L'escrime de l'épée à deux mains y paraît, au contraire, dès l'abord, complète, ainsi que nous l'avons déjà dit. La position normale est à peu près celle du grand bâton actuel, le pied droit en avant, la poignée de l'arme près de la hanche, la main gauche touchant le pommeau, la main droite rapprochée des hanches et la pointe de l'arme à la hauteur de l'œil.

Seulement, les bras sont presque toujours tendus. Nous les ployons aujourd'hui davantage. Cette tension du bras caractérise du reste toute l'escrime italienne dès les commencements jusqu’à nos jours.

Les parades sont très variées. On pourrait même dans certains cas leur reprocher trop de raffinement et un contorsionnement inutile. Ainsi, la guardia di cruce, la guardia di becha cesa, la guardia di becha passa.

L'ensemble de ces parades est destiné à garantir la tête, les flancs, les jambes. Comme avec le grand bâton, tout le corps est facilement couvert. Il l'est même plus facilement avec la grande épée, aux immenses branches qui donnent à l'arme la forme d'une croix et protègent par le seul fait de Ieur dimension les mains et les bras du tireur, et, par un très léger mouvement, son buste et sa figure.

Il va sans dire que, si les parades de l'épée sont déjà plus faciles que celles du bâton, les coups de l'une auront encore plus de rapidité que les coups de l'autre, malgré la plus grande légèreté de ce dernier.

C'est le sabre vis-à-vis de- la canne.

Ce que l'on ne saurait trop remarquer, c'est, à une époque relativement primitive, la supériorité de cette escrime sur les autres.

Tandis que la petite épée sert qu'à attaquer, la grande sert l'attaque et à la défense tour à tour. Tandis que, dans le jeu de celle-là, la parade se fait avec tout ce que l'on voudra, excepté avec l'arme elle-même ; avec la main gauche, avec le poignard, avec le manteau, avec le bouclier, avec des sauts, des passes, des voltes, des effacements, des évitements dans tous les sens, la grande épée pare par elle-même. 

Et si nous voulions ramener à la terminologie moderne les parades des auteurs anciens, nous trouverions toutes celles que nous employons aujourd'hui, depuis la prime jusqu'à l'octave.

Dans l'ouvrage d'Alfieri, La Spadone, publié en 1653, nous rencontrons même le coup lancé comme dans notre escrime à la baïonnette.

Ou jugera donc que l'épée, telle qu'on la voit dans nos musées, n'est pas rien qu'un monument de la taille et de la force de nos ancêtres.

Il serait du reste grand temps de faire table rase de cette légende bourgeoise.

Précisément, à propos de l'épée à deux mains, voyons un peu ceux qui la portaient, Machiavel, contemporain des batailles de Novare, de Marignan et de Pavie, parle des troupes suisses. Et après avoir, dans son Prince, rendu justice à leur courage, à leur discipline, à leur supériorité sur toutes les autres infanteries, il ajoute qu'elles étaient composées d'hommes petits, sales et laids.

Selon une chronique citée par MM. Noirmont et de Marbot dans les Costumes militaires de France, c'étaient des gens robustes et trapus.

Trapus chez le chroniqueur, petits chez l'historien ; on voit donc que si l'arme est gigantesque, ceux qui s'en servaient n'étaient rien moins que des géants.

Quoi qu'il en soit, et malgré le rôle qu'elle a pu jouer à un moment donné, nous devons avouer que l'épée à deux mains n'est pas plus l'arme du passé que celle de l'avenir. C'est une arme d'exception.

 *** Fin de l'extrait gratuit. Page 18 sur 60 ***
 


 

 

 
Première et quatrième de couverture du livre

 
 

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